Christophe est un artiste dont tout le monde a plus ou moins entendu le nom et quelques refrains. Pour la majeure partie des Français, Christophe est l’interprète d’Aline, des mots bleus, de succès fou ou de Senorita. Mais Christophe est bien plus que l’auteur de tubes facilement mémorisables. Il est un mélangeur de son formidable. Son inventivité est sans limite. Il crée des sonorités voluptueuses qu’il ordonne autour de sa voix, sublime. Sur scène Christophe impose une présence charismatique indéniable. Une légende semble se découper dans l’obscurité avant que les lumières des projecteurs ne la découpe dans des halos colorés parsemés de colonnes lumineuses. Ces colonnes semblent érigées sur la scène comme des stèles en hommage à Christophe. Tout cela est bon. Tout cela est une parenthèse qui encercle le sublime et laisse le médiocre au dehors. Nous sommes tous dans cet espace retenu et hors de tout. Nous sommes avec Christophe et son univers sonore. Chapeau bas, Christophe !
Faire des photos de concert est une chose compliquée : la lumière est limitée, le public peut gêner la prise de vue et l’artiste ne pose pas. Il faut rendre compte de son univers de scène mais aussi de sa propre vision de l’artiste en concert. Toutefois, la photo de concert offre la possibilité de rattraper des défauts d’une photo qui, en d’autres circonstances, auraient été rédhibitoires. En concert, le flou, la saturation de couleurs peuvent offrir de bons clichés. Toutes les photos de ce « shooting » ont été réalisées à l’occasion d’un seul concert donné le jour de l’anniversaire de l’artiste. Concert suivi d’une séance de signature. Encore un sujet intéressant pour le photographe.
Christophe nous a quitté ce 16 avril 2020. Un bel hommage lui a été rendu par Fred Lecoeur, à lire ici. Grande tristesse.
PascalDeLyon
Le commentaire est juste, avec un bémol pour ce spectacle. J’ai écrit un très long billet sur le spectacle du 13. Client de la formule piano voix guitare voix. Le son est sa passion et c’est une autre approche minimaliste. Très réussie. Oú je trouve l’affaire limite, c’est justement la partie machines. Il pouvait faire un truc novateur et retravailler des arrangements en profondeur: à plus de 50%, il envoie ses samples studio et ne donne pas une relecture. C’est de la bande orchestre et pas assumée. En plus, il se planté dans ses envois et ne joue pas de synthé ou de beatbox. Il envoie des pistes pré enregistrées le plus souvent. A 100€ la place, c’est limite de la correction ou pire…
Il pouvait très bien utiliser ses « machines » en live, ce que fait Lockwood. Et faire une vraie revisite de ses titres différente chaque soir. Ben non, c’est du Play-Back orchestral cette partie. Il peut nous appuyer sur son looper, il n’envoie que des choses déjà construites.
C’est ce côté frimeur technique qui me fait dire que ce concert n’est pas ce que l’on pouvait attendre d’un amoureux et d’un créateur de son comme l’est Christophe. En gros, qu’il ne s’est pas foulé et qu’il fait un intime tour juste pour faire un plateau hyper rentable (pas de zycos, juste 4-5 technicos). Au bout d’un moment, il faut dire que c’est juste une question de fric ! La tournée post Olympia n’a probablement pas eu le rendement financier espéré et Caramba lui arrange le truc.
Je suis du métier et je connais les ficèles. Ce mec est bourré de talent, mais il se plante en utilisant mal la technique. D’une façon dépassée ou trop conservatrice. Ce que son guitariste ne fait pas avec sa throat box.
J’avais vu Marigny et je n’avais rien voulu écrire me disant qu’il allait faire évoluer. Ben non … Il se contente d’assurer ! Ce n’est pas ce que j’attends de lui: qu’il ose, qu’il innove.
Le 13, il ne semblait pas très clair sur scène et il s’est pas mal emmêlé les pinceaux. Si tu la joues technique à fond, il faut que ce soit fluide. Fluide en piano ou guitare voix, le reste effet vodka ou Tanger.
Il ne faut jamais idolâtrer un Artiste. Ferré a aussi mal construit des récitals, mais c’était un mec qui se remettait en question. Christophe semble ne plus trop vouloir prendre de risques et c’est plus devenu plus forme que fond. Les deux derniers albums laissaient espérer une belle créativité. Dommage